Une bonne pratique dans une commune au Sud du Mali, Avril 2020
Une commune au Sud du Mali est composée de 17 villages investis dans des activités agricoles et maraichères. Dans cette commune, au vu du nombre important de jeunes et adultes analphabètes, la Mairie en partenariat avec DVV International a mis en place six cercles REFLECT dans lesquels 180 apprenants sont inscrits. 95 néo-alphabètes sont ressortis de la campagne d’alphabétisation mais ils ne possédaient aucune compétence professionnelle pour assurer leur propre développement économique, social et professionnel.
Afin de permettre ce développement, la Mairie a construit et ouvert un centre d’éducation communautaire (CEC) pour garantir un apprentissage continu et professionnel de ces néo-alphabètes. Un comité de gestion du CEC a été mis en place afin de gérer le CEC, il rend des comptes à la Mairie. Ce CEC créé par la commune, qui offre un cadre d’apprentissage pour les jeunes et les femmes, a été vite convoité par les jeunes soucieux d’apprendre un métier dans les corps de métier innovants et rentables économiquement.
Ainsi après la formation d’une trentaine de jeunes filles en pédicure, manucure et coiffure, une pièce du CEC leur a été attribuée et est devenue un salon de coiffure et d’esthétique. Ce salon est sollicité par l’ensemble de la population pour des évènements tels que les mariages, les baptêmes et autres évènements sociaux pour lesquels les jeunes filles et femmes souhaitent bénéficier de services de coiffure et d’esthétique. Jadis, les femmes étaient obligées d’aller jusqu’à Kati ou à Bamako pour trouver des salons de coiffure ou d’esthétique. Au coût élevé de la prestation dans une grande ville s’ajoutaient les frais de transport et de nourriture, rendant le déplacement très onéreux. L’installation d’un salon de coiffure et d’esthétique dans la commune permet désormais l’accès aux mêmes services mais sur place et pour un prix moindre.
Les revenus générés par cette activité sont en train de permettre à la Mairie de prendre en charge toutes les dépenses liées au fonctionnement du salon (prestataires, matériels et équipements). En outre, sur fonds propres, la Mairie a construit un hangar afin d’agrandir l’espace disponible au sein du CEC et a doté le salon de petits matériels. Cet exemple démontre la capacité d’une Mairie à répondre aux besoins spécifiques de la population et à contribuer au développement local, renforçant ainsi le lien de confiance entre les services communaux et la population. De plus cet exemple réaffirme que l’alphabétisation combinée à des activités génératrices de revenus (AGR) peut activement et concrètement favoriser le développement local.