Rendre disponible aux pays de l’Afrique de l’Ouest et du Nord des ressources humaines qualifiées pour évaluer leur système actuel d’Apprentissage et d’Education des Adultes (AEA) tel était l’objectif assigné à la formation tenue du 10 au 14 février 2025 à Tunis.
Organisée par le bureau régional de DVV International Afrique du Nord, l’atelier a regroupé quinze participants venus de l’Afrique de l’ouest (le Mali, le Togo et le Burkina) et de l’Afrique du Nord (l’Algérie, le Maroc et la Tunisie).
En lien avec sa dynamique de renforcement continu des acteurs et dans le souci de permettre aux pays de construire ou d’améliorer leur système d’Apprentissage et d’Education des Adultes, le choix des participants n’a pas été fortuit car les acteurs/participants ont, pour la plus part, observé, lu ou assisté à des ateliers autour de l’approche ALESBA, qui leur ont permis d’avoir une idée plus ou moins générale sur la thématique.
Animé par deux experts venus de la Tunisie, les thématiques ont porté sur l’introduction de l’ALESBA, le cadre conceptuel, les éléments constitutifs du système et les cinq phases de l’approche (l’introduction à l’approche et à la boite à outils, la recherche de consensus, l’évaluation et le diagnostic, l’analyse et la conception des alternatives, la mise en œuvre et le test, la révision, l’ajustement et la mise à l’échelle).
Chacune de ces thématiques a été déroulée de manière participative en mettant en exergue la réalité de chaque pays à travers une photographie des quatre élements qui constituent l’approche que sont l’environnement favorable, les arrangements institutionnels, le processus de gestion et la gestion technique.
En outre, des séances pratiques sur les vingt blocs du cadre conceptuel ont fait l’objet d’exercices pratiques, à travers les outils innovants de diagnostic participatif et ont été par la suite étayés par l’expérience pratique réalisée par le Mali et la Tunisie.
Les résultats de l’analyse des différents systèmes des pays présents montrent à suffisance le faible taux de budget alloué au sous-secteur de l’éducation des adultes ainsi que l’absence d’intersectorialité.
L’expérience de certains pays comme le Maroc et la Tunisie en matière de financement du sous-secteur de l’éducation des adultes enseigne à tous les participants qu’il faille changer leur approche de plaidoyer en faveur de l’éducation. L’approche de plaidoyer doit renverser la tendance en jouant sur la demande de l’Etat en termes de plus-value au lieu de la demande des communautés. Autrement dit, mettre en évidence ce que les Etats gagneront en finançant le sous-secteur au lieu de montrer ce que les communautés gagneront.
En somme, cette formation a été, au-delà d’une simple session de renforcement des capacités des acteurs susmentionnés dans le domaine de l’Apprentissage et de l’Education des Adultes, un cadre d’échange d’expériences et d’approches en faveur du sous-secteur.
Investissons-nous dans l’Apprentissage et l’Education des Adultes pour une atteinte effective de l’objectif 4 des ODD « Assurer à tous l’accès à une éducation de qualité, inclusive et promouvoir des possibilités d’apprentissage pour tous tout au long de la vie ».