Les communautés de Dio-Gare et Bossofala restaurent leurs terres grâce au Programme d’Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Proximité (PASSIP), dans le cadre du partenariat entre la GIZ et DVV International

Les populations rurales des communes de Dio-Gare et Bossofala, situées dans les régions de Koulikoro et Dioïla, s’engagent activement dans la restauration des bassins versants grâce au projet PASSIP (Programme d’Appui au Sous-secteur de l’Irrigation de Proximité). Une visite de terrain, conduite récemment par Hamidou Niapogou, coordinateur du projet, a permis de constater les progrès remarquables réalisés par les communautés bénéficiaires.

« Aujourd’hui, nous sommes à Koulikoroni, dans la commune de Bossofala, pour observer l’état d’avancement des activités. Le projet vise à appuyer les communautés dans la gestion durable des bassins versants », explique le coordinateur. Selon lui, le programme intervient dans les communes de Dio-Gare et de Bossofala, situées respectivement dans les cercles de Kati et Néguéla. Ces localités sont confrontées depuis longtemps à la dégradation des terres et à l’érosion des sols. Cela constitue un problème qui menace à la fois l’environnement et les moyens de subsistance.

Pour relever ces défis, le projet PASSIP mise sur une méthode novatrice : combiner l’éducation des adultes et la protection de l’environnement. L’éducation se fait à travers les Cercles REFLECT qui sont des espaces où les habitants se réunissent pour analyser leurs problèmes, partager leurs savoirs et trouver ensemble des solutions. L’éducation des adultes est réellement le fondement d’une telle approche.

À Koulikoroni, les membres du Cercle REFLECT ont décidé de s’attaquer à la restauration des terres dégradées. « Nous avons constaté que les eaux de ruissellement emportaient le gravier des collines et dégradaient les champs. Pour y remédier, nous avons installé des cordons pierreux », explique Monsieur Fla Moussa Konaré, membre du cercle. Cette technique, simple et peu coûteuse, permet de retenir les sédiments et d’améliorer la fertilité du sol.

Les résultats sont déjà visibles. « Les terres sont redevenues cultivables. Nous avons pu semer et récolter à nouveau », témoigne Monsieur Youba Traoré, un autre membre. Dans certaines zones, les villageois ont également procédé à la plantation d’arbres pour stabiliser les sols et réduire la force du ruissellement.

Les femmes, actrices du changement, jouent un rôle essentiel dans la réussite de ces actions. Grâce aux formations du Cercle REFLECT, elles ont acquis de nouvelles compétences agricoles. « Avant, nous semions le riz en dispersant les graines, sans bons résultats. Aujourd’hui, nous savons semer en ligne et organiser nos champs de manière plus efficace », explique Madame Awa Traoré.

Sa camarade, Madame Niellé Diarra, ajoute : « Le cercle nous a aussi appris à restaurer nos terres et à mieux gérer les bassins versants. Nous demandons l’appui des partenaires pour poursuivre ces efforts. »

Outre les pratiques agricoles, les communautés ont appris à fabriquer un insecticide biologique à base de feuilles de neem, de piment, d’ail et de tabac. « C’est une solution efficace et sans danger, contrairement aux pesticides chimiques », précise Monsieur Konaré. Cette innovation locale contribue à la protection de l’environnement et à la santé des cultivateurs.

Au plan des retombées économiques et sociales, au-delà de la restauration des terres, les Cercles REFLECT favorisent une meilleure gestion économique des exploitations. « Nous savons désormais calculer nos coûts et nos gains. Cela nous aide à mieux planifier nos activités », confie Monsieur Youba Traoré. Pour lui, le projet représente une opportunité de développement local et un modèle à suivre pour d’autres villages.

Les habitants espèrent aller plus loin. « Le bassin est immense, mais seule une petite partie est exploitée. Avec une digue ou un barrage, nous pourrions nourrir notre communauté et les villages voisins », estime Monsieur Konaré, qui appelle aussi à l’amélioration de l’état des routes pour faciliter le transport et l’accès aux zones d’intervention.

Grâce à l’appui de DVV International et de ses partenaires, les communautés de Dio-Gare et Bossofala montrent qu’il est possible de réconcilier éducation, environnement et développement économique.

Le projet PASSIP illustre comment la formation et la solidarité communautaire peuvent transformer durablement les conditions de vie des populations rurales et redonner de l’espoir à la population quant à l’exploitation des terres longtemps dégradées. Ce projet est assurément un modèle inspirant pour le Mali rural.